Informations sur l'événement
À propos de cet événement
Ce séminaire a été conçu comme un lieu de partage des connaissances pour les chercheurs de tout horizon disciplinaire qui font face à des questionnements liés à la notion de beauté.
Il s’adresse plus largement à toutes celles et ceux qui souhaitent participer à une réflexion collective et interdisciplinaire sur la question de la beauté, et toutes les thématiques afférentes : l’attrait, le goût, la justesse, l’éclat, l’harmonie, ou a contrario, la laideur, la difformité, la discordance, etc.
Compte tenu des mesures de restrictions sanitaires, les séances auront lieu en ligne et seront suivies d’une discussion ouverte.
Programme des séances
10 décembre 2020, 16h - 18h
Fleur Hopkins · Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Monstres et merveilles dans l’imaginaire merveilleux-scientifique : hybrides, chimères et hommes-bricolés
18 février 2021, 16h - 18h
Zdenek Lenner · École Pratique des Hautes Études (EPHE - PSL)
“Un éclair dans la nuit” – Simple beauté et purification de soi chez Plotin
Au IIIème siècle de notre ère, Plotin, relisant les dialogues de Platon, prolonge ses conceptions de l’âme, de l’amour et de la beauté, tout en les sublimant dans une philosophie de l’Un identifié au Bien. Il ne s’agit plus seulement de se rappeler, à la faveur des beautés sensibles, la Beauté intelligible à laquelle nous participons nous-mêmes en tant qu’âme incarnée (réminiscence), mais de se purifier afin de s’unifier soi-même en son âme et s’y unir à l’Un (union). Cela implique une double conversion du regard : admirer non seulement la proportion matérielle des êtres vivants et des oeuvres d’arts, mais aussi et surtout leur unité psychique ; et retrouver en soi cette même unité en retour.
D’une part, l’unité prévaut sur la proportion comme critère de beauté, puisque la seconde n’est qu’une espèce de la première, et qu’il peut y avoir des beautés absolument simples - c’est-à-dire sans parties à harmoniser - telle la beauté de l’or, d’un éclair dans la nuit, ou d’une note sortie du silence. D’autre part, la réflexion se détourne des passions corporelles et particulières, et dans son effort vers la Beauté s’universalise elle-même. C’est dire que la perception de la beauté correspond en quelque sorte à la progression en nous-mêmes. Ce chemin n’est pourtant pas fait d’additions, mais bien de soustractions, au lieu de complexifier, il simplifie. « Ne cesse de sculpter ta propre statue » s’entend ainsi dire notre âme, comme pour ne pas se laisser embourber dans son corps, et pour devenir, à l’image de ces statues intelligibles que sont les Idées, lumineuse et consistante.
Simple, mais exigeante beauté donc, qui remet à tout instant, tel Socrate, en jeu et en question notre existence quotidienne, qui nous oblige à mourir à nous-mêmes en vue de nous réunir à notre Principe. Remonter à lui par intuition intellectuelle - comme à la faveur d’un éclair dans la nuit - en nous détournant de nos passions comme des Titans jadis foudroyés par Zeus. Philosopher, qu’est-ce d’autre que de désirer courir toujours à nouveau « ce beau risque » ?
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13 avril 2021, 16h - 18h
Anaëlle Lahaeye · Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Esthétique de la belle morte au XIXème siècle
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15 juin 2021, 16h - 18h
Clémentine Bony-Devaux · École Pratique des Hautes EÉtudes (EPHE - PSL)
Beauté retouchée, beauté révélée
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Coordination
Sophie Cohen-Bodénès, ENS - PSL
doctorante en sciences cognitives au Laboratoire des Systèmes Perceptifs
Justin Jaricot
Coordinateur scientifique de la Chaire Beauté(s) PSL-L'Oréal
Guilhem Marion, ENS - PSL
doctorant en sciences cognitives au Laboratoire des Systèmes Perceptifs
Rémi Mermet, ENS - PSL
chercheur post-doctorant au Laboratoire Pays Germaniques