Santé, souffrance et institutions

Santé, souffrance et institutions

L'Ecole de Santé organise son tout premier séminaire de recherche : Santé, souffrance et institutions.

Par Institut Catholique de Paris

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lun. 13 mai 2024 15:00 - 17:00 CEST

Lieu

Institut Catholique de Paris

74 rue de Vaugirard 75006 Paris France

À propos de cet évènement

Selon l’OMS, la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social. Elle ne consiste donc pas uniquement en une absence de maladie ou d’infirmité. Cette définition de la santé est globale, totale. L’on retrouve un héritage antique : la recherche de l’ataraxie (l’absence de trouble) des stoïciens ou des épicuriens qui nous conduirait au bonheur. La santé deviendrait alors la condition sine qua non pour devenir heureux. Mais si elle est un fait total de bien être, comment intégrer dès lors la question de la souffrance dans l’expérience humaine ?

S’il existe un consensus large pour désormais penser que la douleur mérite d’être soulagée au maximum des moyens d’analgésie que nous possédons, la question de la souffrance semble plus difficile à traiter. La souffrance n’est pas la douleur, nous enseignait Ricoeur. La souffrance est à la frontière entre le corps et l’âme : nexus où tout semble s’entremêler. La souffrance ajoute à la douleur la question du sens, de la liberté de l’homme et de sa condition humaine. Elle oblige à poser la question de l’intelligence face à l’absurde.

La première année travaillera la question existentielle et ontologique de la santé et de la souffrance, accompagnée dans des institutions. La deuxième année s’interrogera sur l’éthique qu’engage le cri de l’homme souffrant. La troisième année initiera une réflexion sur l’accompagnement de l’homme qui souffre au sein des institutions soignantes.


Programme :


  • Lundi 8 janvier 2024 : Que dire du corps, de la douleur et de la souffrance face à l'algophobie ?

L’enjeu de la séance est de pouvoir définir la douleur et la souffrance, si possible en les différenciant. Cela permettra probablement des pistes pour se différencier du dolorisme tout en interrogeant les peurs, légitimes, face à la douleur et la souffrance. Que dire de nos expériences de la douleur : sont-elles destructrices, peuvent-elles être des occasions de renaissance ? En outre, la séance pourra commencer à initier les interrogations entre souffrance, souffrance existentielle, souffrance spirituelle. La santé est-elle l’absence de douleur ?

David Le Breton, Professeur de sociologie à l'Université de Strasbourg, auteur des ouvrages Expériences de la douleur. Entre destruction et renaissance et Tenir. Douleur chronique et réinvention de soi.

Jean-Louis Griguer, Psychiatre, ancien Chef de service de Pôle et Président de C.M.E. de la Drôme, Directeur médical C.M.P.P, expert agréé près des Tribunaux Expert-Visiteur H.A.S.


  • Lundi 5 février 2024 : Douleur et souffrance : un absolu ?

L’enjeu ici est de se prémunir si possible de tout risque de dolorisme, d’expliquer pourquoi cela est important d’accompagner et de soulager, de se laisser toucher par l’homme qui souffre sans donner un sens à ce qu’il éprouve. Ouverture vers la compassion tout en accompagnant les traversées de désert et de désespoir. Le médecin travaillant avec les corps visibles qu’il peut décrire tout en étant ouvert à l’esprit et donc à la chair, le psychologue travaillant avec les esprits tout en observant les résonances avec les corps. A-t-on des garde-fous pour ne pas sombrer dans une absolutisation de la douleur et de la souffrance ? Quels sont les précautions pratiques à avoir ? Quelles théories peuvent les soutenir ?

Eugénie Caceres, Psychologue qui interviendra sur « Douleur et souffrance : un absolu ? »

Marine Sahut d’Izarn, Médecin de la douleur et de soins palliatifs, équipe mobile USP, auteur du livre lettres


  • Lundi 4 mars 2024 : Du tragique à l’absurde : recherche de la sagesse

Face à l’aporie du mal et du malheur, de l’irruption du tragique et de l’absurde, comment penser notre rapport au mal naturel, au mal physique, au mal métaphysique ? Qu’est-ce que le tragique peut nous dire ? Comment penser l’indisponibilité du monde, le malheur comme ce qui nous rend indisponible et les résonnances nouvelles que l’on peut découvrir ?

Christian Heslon, Professeur en psychologie des âges de la vie et directeur (École de Psychologues Praticiens, Paris et Lyon), chercheur titulaire laboratoire CRTD (CNAM-INETOP Paris), interviendra sur « Le temps, le corps, la mort »

Anne-Solen Kerdraon, Docteur en théologie, est spécialisée en théologie morale fondamentale, bioéthique, morale familiale, interviendra sur « La recherche de la sagesse face au tragique ? »


  • Lundi 22 avril 2024 : Au cœur de la souffrance, ambivalence des désirs de mort et des désirs de vie

Au sein de toute expérience du mal, l’homme se trouve confronté au pouvoir de la néantisation ou de la négation. Quelles attitudes pouvons-nous choisir face à ces épreuves ? Est-il possible de choisir jusqu’au bout l’affirmation de la personne, jusque dans son plus extrême pâtir ? Qu'est-ce que ces expériences de la négativité disent de notre rapport au monde et de notre rapport à soi ? Désir de mort, désir de vie, dans toute souffrance, comment penser l’ambivalence ?

Faroudja Hocini, psychanalyste, psychiatre, philosophe, chercheuse associée à la chaire de philosophie de l'hôpital Sainte-Anne

Bruno Dallaporta, médecin, néphrologue spécialisé en éthique médicale


  • Lundi 13 mai 2024 : L’expérience de la Croix et l’expérience de l’amour ?

Alexandre Scaggion, Vice-Recteur à la stratégie et au développement académiques

« Ma vie c’est moi qui la donne », « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Que nous enseigne la Croix ? Que nous apprend-t-elle ? Etrange silence, grande pudeur des textes évangéliques sur le corps souffrant, dévoilement d’un corps livré, traversé par l’angoisse et l’abandon. La seule justification d’un Salut si grand, c’est l’amour d’un Dieu qui se dépouille pour que chaque homme puisse être enfantés de nouveau dans la vie. Qu’est-ce que la Croix nous dit de l’amour ? Pourquoi l’amour est-il lié à la grande souffrance de Jésus en Croix ?


Nicolas Delafon, aumônier de l'hôpital Necker-Enfants malades, Enseignant à la faculté Notre-Dame (Collège des Bernardins)

L'agonie et la mort du Christ sur la croix sont-elles porteuses d'une révélation pour tout homme? Cette révélation n'est-elle pas selon l'Evangile de Jean de l'ordre de l'amour et de la liberté? Si la souffrance et la mort appellent une réflexion philosophique, la théologie de l'agonie et de la croix de Jésus éclaire à la fois le questionnement du philosophe mais aussi tout homme dans le mystère de sa souffrance.


Informations pratiques :

  • Evènement en présentiel et distanciel, sur inscription obligatoire.
  • De 15h à 17h, une fois par mois
  • A l’Institut Catholique de Paris, entrée au 74 rue de Vaugirard, 75006.
  • Contact : ecoledesante@icp.fr

Organisé par

L'Institut Catholique de Paris, établissement d'enseignement supérieur, installé au cœur de Paris avec un campus à Reims, regroupe 6 Facultés (Lettres - Philosophie - Sciences sociales, d'Economie et de Droit - Droit canonique - Théologie - Education), 6 Instituts spécialisés, 1 Unité de Recherche Religion, Culture et Société, et 9 écoles associées.

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