Le siècle des Lumières nous avait fait espérer que nous pourrions obtenir une humanité plus mûre et pacifiée, en “rendant la raison populaire” (Condorcet), grâce à une société scolarisée et alphabétisée. Les scientistes nous avaient garanti la fin de l’obscurantisme grâce à la science. Il suffit de regarder le siècle qui s’est écoulé pour se rendre compte que le savoir scolaire et le savoir scientifique ne nous ont pas libérés de toute la violence et de tout l’aveuglement dont les êtres humains sont capables. Derrière le « si fragile vernis d’humanité » (Tereschenko) continuent à sommeiller et à se réveiller les forces les plus sombres.
“Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” prévenait pourtant Rabelais. Qu’est-ce alors que grandir en conscience ? Qu’ont oublié les penseurs des lumières et les concepteurs de l’école, et dont la prise de conscience pourrait laisser à nouveau espérer que la lumière puisse l’emporter sur les ténèbres en nous ? Quelle est cette conscience qui pourrait empêcher la ruine de l’âme ?