Cycle Pasolini • Dédicace à Cecilia Mangini • Courts métrages
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Événement en ligne
Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! • Programme présenté par Anne-Violaine Houcke, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Nanterre
À propos de cet évènement
Visages (Facce), de Cecilia Mangini & Paolo Pisanelli (2019, 5 min)
Exploration d'une photo de Cecilia Mangini prise en 1956 à Rutigliano dans les Pouilles : révélation d'un paysage de visages qui fait honneur à la dignité du Peuple.
Étrangers à la ville (Ignoti alla città), de Cecilia Mangini (1958, 11 min)
Une évocation des borgate de Rome, ces quartiers qui naissent de l'expansion et des mutations urbaines. Des jeunes gens s'énervent, traînent, s'agitent, rapinent, jouent ; Pasolini signe le commentaire de ce film directement inspiré de son roman Les Ragazzi (1955).
Le chant des marécages (La canta delle marane), de Cecilia Mangini (1961, 10 min)
Variation sur le peuple des faubourgs de la capitale, avec là aussi un commentaire signé par Pasolini. L'été romain donne lieu aux jeux, aux rires et aux chants ; le montage et les cadrages composent une chorégraphie gracieuse, mais l'éclatante beauté n'entame pas le regard profondément politique de Mangini.
Maria et les jours (Maria e i giorni), de Cecilia Mangini (1959, 10 min)
Portrait plein d'affection où Mangini saisit les jours de Maria, paysanne au caractère impétueux, qui dirige une ferme avec une grande poigne et un lien profond, ancestral avec la terre et les traditions du mezzogiorno.
Amour divin (Divino amore), de Cecilia Mangini (1961, 11 min)
Un rite moderne né après la Seconde Guerre mondiale mais inspiré de liturgies archaïques : le culte de la vierge au Sanctuaire de l'amour divin à une quinzaine de kilomètres de Rome. Sans commentaire et structuré par le musique avant-gardiste d'Egisto Macchi, ce film fut longtemps invisible. Il a été retrouvé en 2013.
Stendali (Suonano ancora), de Cecilia Mangini (1959, 11 min)
Mangini filme, en insistant sur l'expressivité et la dramaturgie des visages, un rituel chanté par les « professionnelles du sacré » du village de Martano dans les Pouilles. Le commentaire de Pasolini se fonde sur des poèmes populaires et des chants à l'origine en griko, dialecte dérivé du grec.
Être femmes (Essere donne), de Cecilia Mangini (1964, 28 min)
Une analyse de la condition féminine en Italie, sous ses aspects économiques, sociaux, psychologiques, domestiques, mis en tension avec les modèles fabriqués par l'industrie culturelle. Un film de combat qui n'empêche en rien la très grande sensibilité du regard.
Le cycle « Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! » : une part de la filmographie de Pasolini est constituée de documentaires, il a aussi apporté sa contribution à d'autres par l'écriture de textes pour les commentaires, souvent dans une relation étroite avec son univers poétique et romanesque.
Ces films composent le programme tandis qu'une dédicace est faite à la cinéaste et photographe Cecilia Mangini, dont les croisements avec Pasolini sont nombreux au cours de sa carrière. Cette rétrospective se prolonge avec un panorama de films italiens des années 1980 à nos jours, tous témoignent d'échos, de correspondances et d'affinités avec Pasolini.