Conférence #10 Cycle de conférences : les écritures dans les mondes anciens
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Conférence 10: écritures en Grèce antique: pictogrammes du disque de Phaistos (≈1700av. n. è.), réforme alphabétique à Athènes (403av n. è.)
À propos de cet évènement
La question des écritures ne peut guère s’envisager – au-delà de sa stricte matérialité archéologique et esthétique – sans celle des langues. La question est à l’image de la dichotomie posée en son temps par le linguiste genevois, Saussure, entre signifiant (le signe dans sa matérialité sonore ou graphique) et signifié (la substance). Dans le cas de la civilisation et de la culture grecques, comme pour toute civilisation ancienne, l’oralité est première. La fascinante genèse de la littérature épique jusqu’à l’aède Homère, dont la période d’existence est située au VIIIe siècle avant notre ère, garde la mémoire d’une longue période de transmission orale de la poésie.
Dans ce contexte se posent les mêmes questions qu’ailleurs : quand et où, pourquoi et comment, l’écriture naît-elle en Grèce ? La présentation des systèmes successifs d’écritures importés et diversement adaptés par les Grecs se fondera sur la documentation épigraphique. L’analyse de celle-ci servira notamment à rendre compte des relations entre les nombreuses variétés d’alphabets locaux, à l’époque archaïque, puis de l’évolution progressive du graphisme des différentes lettres, en fonction notamment des pratiques locales, des supports et des instruments employés.
Sophie MINON
Agrégée de Grammaire (1988), Sophie Minon a soutenu à l’EPHE - PSL une thèse intitulée Les tablettes éléennes du VIe et du Ve siècle av. J.-C. Édition, étude dialectologique et historique (1994), dont elle a publié une version augmentée, en deux volumes, sous le titre : Les inscriptions éléennes dialectales (VIe - IIe s. av. J.-C.). I. Textes. II. Grammaire et vocabulaire institutionnel (2007).
Une année de délégation au CNRS (2007-2008) à l’Institute for Advanced Studies de Princeton lui a permis de mener à bien en vue de l’habilitation la recherche qu’elle a soutenue en 2009, avec L. Dubois comme garant, sous le titre : Les dialectes d’Argos et d’Épidaure au contact de l’attique puis de la koinè, de l’époque classique à la fin du Haut-Empire.
Élue professeur à Lyon en 2013, membre senior de l’I.U.F. en 2014, puis directeur d’études à l’EPHE - PSL, en 2015, sur la chaire de Dialectologie grecque, elle est actuellement responsable du projet LGPN-Ling de dictionnaire étymologique et sémantique des noms de personnes du Lexicon of Greek Personal Names d’Oxford (dir. R. Parker), qui a été sélectionné en 2017 par l’Agence nationale de la recherche.
CYCLE DE CONFÉRENCES :
Page consacrée au cycle de conférences comprenant la brochure : https://ilara.hypotheses.org/2556
L’écriture a été inventée, de manière indépendante, en plusieurs endroits et dans des contextes toujours différents : en Mésopotamie et en Égypte à la fin du IVe millénaire, dans le monde égéen et en Chine au IIe millénaire, dans la vallée de l’Indus au IIIe millénaire, en Amérique centrale au Ier millénaire avant notre ère. Par des chemins multiples, les écritures alphabétiques diverses dérivent de ces premières traditions écrites. Autant que des outils de notation linguistique, les écritures sont des modes de communication visuelle et des marqueurs d’identités culturelles, reflétant les sociétés anciennes qui les ont créées, transmises et transformées.
Ce cycle de douze conférences présente une partie de ces écritures et la richesse de leur histoire. Les conférences, données par des spécialistes des écritures en question, s’adressent à un public large.