Un tête-à-tête avec Marie-Charlotte Garin, députée, vice-présidente de la délégation au droit des femmes et cosignataire d’une proposition de loi visant à introduire la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol.

Le 1er avril dernier, par 161 votes pour et 56 contre, l’Assemblée Nationale adoptait une proposition de loi, portée par la députée Marie-Charlotte Garin, intégrant la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol. Elle sera débattue en commission des lois au Sénat à partir du 11 juin, avant une mise au vote le 18 juin. Objet de nombreux débats, cette notion s’inscrit au coeur d’une réflexion à laquelle Marie-Charlotte Garin nous invite à participer, à travers une analyse des enjeux sociétaux, éducatifs et politiques que soulève la question du consentement et de sa définition.

Si le principe selon lequel le consentement de chacun prévaut dans la plupart de nos interactions quotidiennes, il reste un domaine où son caractère d’évidence peine encore à s’imposer : celui des relations sexuelles. Le tacite et l’implicite, alors souvent invoqués, laissent en réalité le champ ouvert à toutes les dérives lorsqu’il s’agit de qualifier pénalement une agression sexuelle ou un viol dont la définition, forgée par la loi et les jurisprudences successives, prend très imparfaitement en compte la notion de consentement. Ce qui entretient dans les faits une zone grise préjudiciable aux victimes de violences, dont on trouve maintes illustrations dans les archives judiciaires passées et récentes. Et dont il faut non seulement prendre conscience, mais contre laquelle il est impératif de lutter.

Dans cette perspective, Qu’est-ce que consentir ? donne les clés pour appréhender les ressorts historiques, normatifs et sociétaux qui fondent, dans nos sociétés, les rapports entre les personnes, que ce soit dans la sphère publique ou dans l’intimité. De la notion de « culture du viol » aux moyens dont dispose la justice, en passant par la mise en lumière des rapports d’inégalité et de domination qui ont pu prévaloir dans les usages, voire dans l’application de la loi, ce texte éclairant bouscule les idées reçues et pose le consentement pour ce qu’il est : la condition du respect et de l’écoute, accordée à soi-même et aux autres dans tous les aspects de la vie, et le préalable essentiel à une sexualité épanouie pour toutes et tous.

Autrice :

Militante écoféministe et députée, Marie-Charlotte Garin est viceprésidente de la délégation aux droits des femmes. Elle a co-porté à l’Assemblée nationale la modification du code pénal pour introduire la notion de non-consentement dans la définition du viol.

32 pages - 3,50 €

En librairie le 6 juin 2025

Collection ALT, éditions La Martinière Jeunesse

Rencontre avec Marie-Charlotte Garin pour "Qu'est-ce que consentir?"

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