Permises par une politique d’investissement public continue et intense de l’Etat (5.5% du PIB par an contre par exemple 4,4% par an[LG1] ), les infrastructures sont une force de notre économie et sont reconnues par les investisseurs français et étrangers . De ce fait, ces infrastructures ont historiquement participé à favoriser le développement et la croissance de l’industrie française comme l’illustre l’offre de l’énergie nucléaire abondante et bon marché ainsi que le maillage important de réseaux d’infrastructures de transport et de communication . A ce titre, la France possède le 2ème réseau ferroviaire d’Europe, le 4ème réseau navigable européen et un des réseaux électriques les plus fiables au monde. Par ailleurs, l’aménagement spatial et les faibles densités d’occupation des sols ont longtemps permis la disponibilité d’un foncier peu cher, facteur essentiel de développement de zones d’activités économiques. Associé à la force de notre marché intérieur national et européen et à l’excellence de nos centres de formation, les infrastructures et les opportunités foncières composent le fondement de nos stratégies d’attractivité.
Néanmoins, ces atouts historiques de la France ne sont pas immuables. Le maintien d’infrastructures de qualité nécessite des actions de maintenance et des investissements importants afin de garantir leur viabilité face au changement climatique et à leur vieillissement. Par ailleurs, la crise des finances publiques met sous tension notre politique d’investissement, la disponibilité du foncier doit encore se concilier avec les nouvelles réglementations (notamment le zéro artificialisation nette (ZAN)), deux enjeux constituant des transformations majeures de nos atouts compétitifs.
C’est dans ce cadre que notre rencontre opère un focus sur 2 actifs stratégiques : le foncier et les infrastructures portuaires :
· Parmi les principaux freins à la réindustrialisation, la disponibilité et la qualité du foncier font partie des enjeux majeurs à l’implantation d’activité industrielle. En effet, l’objectif ZAN énoncé dans la loi Climat et Résilience de 2021 raréfie le foncier à vocation économique en limitant son artificialisation. Cependant, il faudrait 22 000 hectares de foncier industriel pour une augmentation de la part de l’industrie dans le PIB français de 2 points de pourcentage. La reconversion de foncier préalablement artificialisé comme celui des friches industrielles, dont la surface totale est estimée entre 90 000 et 150 000 hectares, constitue une opportunité adéquate et innovante pour les projets de développement industriel. En ce sens, le programme de cette rencontre vise à mettre en lumière les opportunités offertes par ces friches en analysant les freins à leur reconversion, en présentant les outils et stratégies (acquisition foncière, dépollution, compensation etc.) ainsi que des retours d’expérience pour accélérer leur valorisation. L’objectif : transformer les friches en moteurs de compétitivité pour les filières industrielles et logistiques du futur.
· Enfin, le foncier portuaire constitue un atout stratégique pour la France. En valorisant ces espaces clés, les infrastructures portuaires participent activement au déploiement des filières industrielles vertes et à la structuration d’écosystèmes favorisant l’usage et la production d’énergies renouvelables. Maîtriser et optimiser ces territoires est essentiel pour garantir notre autonomie, renforcer notre souveraineté économique et énergétique, et sécuriser notre position dans les échanges internationaux. Jusqu’ici, la transition énergétique des ports était abordée principalement sur l’activité portuaire sous l’angle technologique et environnemental. De ce fait la question foncière, inclue dans les stratégies d’aménagement car levier stratégique de souveraineté économique et énergétique, interroge directement les modèles de gestion et de gouvernance des infrastructures portuaires face aux défis actuels.
[LG1]Chiffres à préciser ainsi que les années concernées