L’intervention part du constat de l’indécision dans laquelle sont mis les parents quant à la bonne façon d’élever les enfants et les faire s’épanouir, dans un contexte de polémiques produites par les experts du coaching parental et de la parentalité exclusivement positive, prenant appui sur le comportementalisme et un détournement des neurosciences pour rejeter en éducation les approches de la clinique psychodynamique ou de la critique sociologique, et promouvoir l’idée d’une auto-éducation de l’enfant en phase avec l’individualisme néolibéral. Cette idéologie positiviste, érigée sur le modèle du tout-positif publicitaire, formalisée aux Etats-Unis dans les années 1950 et portée par le développement du néolibéralisme, débouche sur l’affirmation de la psychologie positive à la fin du XXe siècle, et ses avatars contemporains, l’éducation et la parentalité positives, reprenant une bienveillance à l’enfant qu’on ne peut que soutenir mais dont les dérives conduisent l’enfant à l’insécurité et les parents au burnout.
Gérard NEYRAND, professeur émérite de sociologie à Toulouse, a bénéficié d’une primo-formation en psychologie clinique. Il a réalisé de nombreuses recherches sur les évolutions de la famille, notamment la petite enfance et la parentalité, et a publié de nombreux ouvrages.