Il est interpellant de constater à quel point le lien fraternel/sororal/adelphique, qui va déterminer toute une série d’expériences relationnelles à l’âge adulte, est encore peu considéré. Nous évoquerons les enjeux tout à fait spécifiques de ce lien entre frères et soeurs ainsi que divers contextes offrant un terreau plus ou moins propice à l’épanouissement de ce lien. Semer des graines de confiance dans l’enfance, favoriser un lien direct et non médiatisé par l’adulte, font partie des attitudes parentales constructives. Nous verrons également que prendre soin de ce lien peut aussi passer par l’activation d’un dialogue thérapeutique, dans lequel chacun puisse se sentir entendu, à travers l’identification de blessures, vécus d’injustice, mais aussi de contributions respectives plus ou moins reconnues. Que ce dialogue ait lieu dans l’enfance ou à l’âge adulte, il a toujours pour objectif de réduire les souffrances actuelles, tout en prenant en considération l’impact potentiel sur le futur.
Docteure en psychologie clinique et thérapeute de famille, Stéphanie Haxhe est formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante (Institut de formation à la clinique contextuelle d’I. Boszormenyi- Nagy, Liège). Elle consulte également au sein de l’équipe Familles du Service de Santé Mentale de Verviers (SSMV) où elle travaille avec les fratries, les couples et les familles. Auteure de deux ouvrages, « L’enfant parentifié et sa famille » (Erès, 2013) et « Frères et soeurs, des liens à soigner » (Erès, septembre 2024) ainsi que deplusieurs articles.
