Par Marie Parmentier, Maître de conférences, Université Toulouse Jean-Jaurès.
A quoi songe-t-on lorsqu'on évoque le thème de la couleur au Japon ? A l’art, en particulier à l’estampe, Hiroshige par exemple ayant révélé, au 19e siècle, un bleu indigo mémorable dans une œuvre figurant une vague dans toute sa majesté au large de Kanagawa ? Ou alors aux associations du rouge, du noir et du blanc, tour à tour acteurs du drapeau national, du tracé des caractères sur une feuille de papier, ou des portails torii ? Pourquoi pas à la délicate couleur de la fleur de cerisier, célébrée au printemps ?
Des mots pour en parler aux sens qu’on lui prête, des matières colorantes qui l’incarnent aux coloris naturels de l’environnement, c’est en effet tout un monde que la couleur invoque, un monde d’idées, de pratiques, d’objets.
La présente conférence se propose ainsi d’apporter un panorama, essentiellement historique, de la manière dont s’est formée l’idée de couleur au Japon, à travers manuscrits et représentations anciennes, objets historiques et plus récents, ou encore extraits d’œuvres littéraires, pour, à la lumière du passé, mieux en saisir ses caractéristiques actuelles.