La Clemenza di Tito
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À propos de cet évènement
On considère souvent La Clémence comme une oeuvre peu inspirée, écrite par Mozart par nécessité en
moins d’un mois, sans la fièvre du Requiem ou la tendresse de la Flûte Enchantée. Une oeuvre de
commande, sur un livret imposé, un retour obligé au genre dépassé de l’opera seria.
Or cet opéra dépasse de loin le simple divertissement à la gloire d’un monarque.
Son livret prend sa source dans une période troublée, un point de bascule de l’Histoire, et résonne de façon
saisissante avec notre époque.
Le Vésuve est entré en éruption le 24 août de l’an 79 à midi, et a englouti Pompéi. Ses cendres sont encore
fumantes. Et l’empereur Titus, dans sa gestion de cette crise, se conduit comme un chef d’état moderne,
cas unique dans l’histoire : comme Churchill pendant la deuxième guerre mondiale, ou Rudy Giuliani, maire
de New-York au moment des attentats du World Trade Center, il se rend sur les lieux de la catastrophe, et
crée une sorte de « fond de solidarité » avec sa propre fortune pour venir en aide aux rescapés. Il regagne
ainsi une grande popularité et rétablit son pouvoir, alors très menacé par différents complots.
Après un début de carrière politique fait d’intempérance et d’autoritarisme, Titus rétablit par ses choix
politiques généreux une sorte d’équilibre, d’état de grâce, qui durera deux courtes années.
La musique de Mozart, dans son économie de moyens et d’effets est bouleversante de beauté et
d’émotion.
Elle traduit la tension des êtres qui se trouvent sur une ligne de faille, prêts à basculer. Toutes les énergies de
l’amour y circulent et donnent vie aux personnages, nous les sentons si proches de nous :
Amour partagé de Titus pour Bérénice, à laquelle il renonce pour se consacrer à Rome, et Amour pour
Sextus, qui le trahira. Amour passionné de Sextus pour Vitellia, qui le mène à sa perte. Amour filial de Vitellia,
enchaînée à la vengeance de son père assassiné, mais aussi Amour pour Titus, dont la bonté la trouble.
Amour de Publio pour Rome et son souverain, désorienté par la générosité de celui-ci. Amour fusionnel
entre Annio et Servilia, qui courent le risque de tout perdre par amitié et Amour fraternel.
« L’ouvrage que nous préférons est celui que nous sommes en train d’interpréter » : cette maxime n’aura
jamais été aussi vraie, et nous espérons vous faire partager les frissons et les rires que nous a procuré notre
travail d’Atelier sur cette oeuvre crépusculaire, et malgré tout pleine d’espoir.
Avec :
Mardi 14h, Mercredi 19h
TITO : Jean-François Marras
VITELLIA : Lise Garnault
SESTO : Sophie Patterson
SERVILIA : Charline Samphel
ANNIO : Dounia El Baaj
PUBLIO : Tanguy Cizaire
Mardi 19h, Mercredi 14h
TITO : Pierre Girod
VITELLIA Clara Zammit
SESTO : Elisabeth Houpert
SERVILIA : Roksana Hrygorian
ANNIO : Sarah Serres
PUBLIO : Thibaud Enguehard
Les rôles de la distribution en alternance sont également sur scène et chantent les parties de choeurs.
Emre-Can Karayel, direction musicale, piano
Catherine Dune, mise en scène
Jean-François Pinto, costumes
Matteo Brini, maquillages
Anne Poitevin, lumières