Par Elena Partene, agrégée-répétitrice au département de philosophie de l’École normale supérieure.

La philosophie a-t-elle quelque chose à nous apprendre sur l’amour ? La philosophie est en effet une discipline théorique et spéculative, qui implique réflexion et abstraction, alors que l’amour est un affect, qui ne peut être que vécu, et que la réflexion semble toujours affadir ou dessécher. Comment l’analyse froide et minutieuse peut-elle être à la mesure du cœur qui bat et des mains moites de l’amant qui aperçoit la silhouette de l’être aimé ? En ce sens, l’expérience de l’amour n’est pas une simple expression : l’amour ne peut être qu’une expérience, pas un objet de réflexion théorique. Pourtant, comme toute passion, c'est-à-dire comme tout ce qui fait pâtir notre âme, l’amour reste un sujet central en philosophie, à tel point qu’elle l’a inclus dans son nom même : philo-sophia, c’est littéralement l’amour du savoir. De Platon à Hegel, en passant par Pascal et Rousseau, nous cheminerons à travers quelques grands auteurs de la tradition philosophique pour tenter de s’approcher au plus près de ce sentiment divin.